«Silhouette de ballerine, Frimousse mutine, Frange de gamine.
Drôle de triptyque pour celle qui a fasciné Hollywood au moment où le cinéma ne semblait jurer que par les blondes platine à forte poitrine. Le cou trop long, Les bras trop maigres, Le buste trop plat, Le visage trop carré. Plombée par ces mauvais superlatifs, Audrey Hepburn n’aurait jamais dû percer dans les années 1950 et 1960. Et pourtant, elle a su incarner une nouvelle féminité. Une beauté androgyne, à l’allure folle, nullement arrogante. Et on n’avait jamais vu ça !
Audrey Hepburn a été la star qui ne ressemblait à aucune autre star. Elle a tourné avec les plus grands (William Wyler, Billy Wilder, Stanley Donen, John Huston, George Cukor…) et aux côtés des plus grands (Gregory Peck, Humphrey Bogart, William Holden, Henry Fonda, Gary Cooper, Burt Lancaster, Cary Grant, Sean Connery…). Elle a collectionné les récompenses (Oscar, BAFTA, Golden Globe, David di Donatello) et fait chavirer le public pendant quinze ans (Vacances romaines, Sabrina, Drôle de frimousse, Au risque de se perdre, Diamants sur canapé, La Rumeur, Charade, My Fair Lady, Voyage à deux, Seule dans la nuit…).
À 38 ans, Audrey Hepburn a tiré sa révérence, comme une ballerine quitte la scène pour toujours, le coeur lourd. Fatiguée des paillettes, l’actrice probablement la plus aimée de toute l’histoire est partie vivre à Rome avec sa petite famille pour être une maman à plein temps. Assurément son rôle préféré! Après quelques rappels espacés sur une vingtaine d’années, il fut temps pour elle de se consacrer à d’autres enfants, bien plus malheureux que les siens.
Elle avait la grâce, le style et un petit air espiègle irrésistible. Quand la fusée Audrey a décollé, elle a tout emporté… Elle a été un antidote à la déprime et à toute la laideur du monde. Elle était « un rêve
devenu réalité », confia un jour Stanley Donen, le réalisateur du mythique Chantons sous la pluie.
Il a grandi avec Vacances romaines dans la tête et revoit chaque année Diamants sur canapé.