A l’aube, un guajiro qui traversait un gué, découvre deux corps échoués au bord de
la rivière. Le corpsnu d’une jeune femme au dos perclus d’écailles enlaçant celui d’un homme aux cheveux bouclés,plaqués sur un visage d’ancien. Leurs doigts emmêlés, leurs jambes nouées. Leurs poitrines collées.L’un sur l’autre, l’un dans l’autre, soudés, imbriqués pour l’éternité semblable à une sculpture deRodin.
Leurs yeux ouverts pour regarder jusqu’au bout, la vie qui s’en allait…
Toledano a passé 60 ans, une vie bien remplie de grand reporter qui l’a amené à couvrir de nombreuxconflits sur la planète et notamment en Amérique Latine, mais dont il ne lui reste que des souvenirs. Àson âge il rêve de vivre une dernière passion amoureuse, comme un condamné souhaite jouir de sadernière cigarette. C’est à Barlovento, un petit village de la Sierra Nevada en Colombie, que ce rêvefou va se réaliser lorsqu’il rencontre, à la lisière du pays des prêtres Kogis, une jeune femme étrangequi va lui faire perdre tout sens de la mesure, croire en une jeunesse éternelle et pénétrer dansl’univers du chamanisme… Un récit halluciné où la réalité se confronte à la fiction, où la poésie pèsede tout son poids dans l’écriture d’une histoire presque vécue.
Ce roman, en partie biographique, est un hommage rendu par l’auteur à ces écrivains sud-américainsdont il a toujours aimé les livres : Julio Cortázar, Gabriel Garcia Márquez, Jorge Luis Borges ou encoreJorge Amado qu’Alain Ammar a bien connu (Voir son livre : Sartre, passions cubaines aux ÉditionsRobert Laffont) ou le cubain Alejo Carpentier. Une révérence à ce réalisme magique, à ces contesfantastiques qui ont bercé ses années de jeunesse.