Lorsque Joseph Szydlowski, le fondateur de Turbomeca, suggère à Pierre Lefaucheux de greffer une turbine sur un véhicule automobile à seules fins de battre des records de vitesse, Renault a d’autres priorités. C’est donc un petit commando dirigé par Albert Lory et Jean Hébert qui, au sein des Etudes de Fernand Picard, va réussir l’exploit de concevoir, en moins de deux ans, un véhicule propulsé par une turbine à gaz Turbomeca. La discrétion est de rigueur, mais les premiers essais sont si encourageants que Renault se décide à convoquer la presse pour montrer sa dernière création : l’Etoile Filante Renault. Et à l’envoyer aux Etats-Unis pour se frotter à la piste du Lac Salé de Bonneville, lieu mythique qui a vu les engins les plus divers atteindre des vitesses surréalistes. Le 4 septembre 1956, Jean Hébert s’élance donc pour une première tentative. Autour de lui, une équipe réduite. Pas de journaliste, pas de photographe. Juste des techniciens, les chronométreurs de la FIA et Albert Lory. Et une étendue de sel à perte de vue… Quatre records du monde vont tomber ce jour-là dans la catégorie des voitures à turbine de moins de 1.000 kg : ceux du kilomètre et du mile lancé, celui du cinq kilomètres et celui du cinq miles. Avec une vitesse maxi de plus de 308 km/h. De quoi donner des espoirs à tous ceux qui ont œuvré pour parvenir à ce résultat. Mais la suite sera moins glorieuse…